![](http://www.rcinet.ca/fr/wp-content/uploads/sites/2/2017/01/PC_160524_5h3c2_rci-karina-gould_sn300.jpg)
La nouvelle ministre fédérale des Institutions démocratiques refuse de réitérer la promesse électorale de Justin Trudeau, voulant que le scrutin de 2015 soit le dernier sous le système uninominal majoritaire à un tour.
Interrogée à ce sujet jeudi, la ministre Karina Gould s’est seulement engagée à se familiariser avec le dossier. Elle a aussi esquivé une question touchant la promesse de sa prédécesseure, Maryam Monsef, de présenter un projet de réforme électorale d’ici le mois de mai.
Le besoin de se renseigner avant de se prononcer sur un tel dossier est plausible et fréquemment évoqué par les ministres récemment entrés en fonction. Or, dans le cas de Mme Gould, le refus de répéter un engagement électoral, pourtant sans équivoque, risque d’alimenter les soupçons envers les véritables intentions du gouvernement de Justin Trudeau.
Justin Trudeau aurait perdu le contrôle de la gestion de sa réforme – 6:06
Une réforme séduisante qui semble s’être changée en « crapaud »
![Karina Gould au Parlement](http://img.src.ca/2016/05/24/300x169/PC_160524_5h3c2_rci-karina-gould_sn300.jpg)
La promesse de Justin Trudeau, lors de la campagne électorale de 2015, voulant que les élections de 2015 soient les dernières menées selon le mode de scrutin uninominal à un tour incarnait pourtant tout l’idéalisme des rêves ensoleillés de son programme électoral.
Le chef du Parti libéral du Canada avait soutenu il y a quelques semaines en novembre dernier que cette réforme serait désormais conditionnelle à un « large appui » de la population.
Aujourd’hui, non seulement la proposition semble-t-elle s’enliser, mais les Canadiens eux-mêmes semblent avoir perdu l’appétit pour un changement. Cela mine du coup encore un peu plus les chances de réussite du projet.
L’appétit des Canadiens pour une réforme électorale semblerait s’être envolé en fumée maintenant que le régime conservateur de Stephen Harper, défait il y a un an, ne semble plus qu’un lointain souvenir dans la mémoire collective. Conscient de cette érosion, et opposé aux propositions de réforme sur la table, le premier ministre semble maintenant vouloir guider le pays vers une réforme tout au plus modeste.
L’enjeu de la réforme électorale se révèle hasardeux pour les libéraux
La pénible création du comité chargé d’étudier la question, le penchant libéral pour un système de vote préférentiel et la revendication d’un référendum ont aussi refroidi l’enthousiasme à l’égard d’une coopération entre tous les partis.
Le premier ministre lui-même n’a pas répété sa promesse lors d’une assemblée publique tenue à Kingston, en Ontario, jeudi.
Une citoyenne se disant d’allégeance libérale lui avait demandé s’il croyait, comme elle, que le système électoral proportionnel serait préférable pour le Canada.
« Ce que nous faisons, c’est écouter avec attention les Canadiens, nous regardons les recommandations du comité et nous irons de l’avant pour améliorer notre système électoral d’une manière conforme aux priorités et aux valeurs exprimées par les Canadiens », a répondu Justin Trudeau en anglais.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Marie Villeneuve et les informations de Raphaël Bouvier-Auclair et Sandra Gagnon de Radio-Canada.
Sur le même thème
Excuses en série concernant la réforme électorale – RCI
Un référendum sur la réforme du vote au Canada, oui ou non? – RCI
Le gouvernement canadien bat en retraite dans son offensive pour réformer la loi électorale – RCI