La compagnie énergétique TransCanada vient de surprendre la classe politique des deux côtés de la frontière canado-américaine en demandant lundi au gouvernement américain de suspendre temporairement sa demande d’autorisation pour son controversé projet d’oléoduc Keystone XL.
Cette requête est un rebondissement étonnant dans une affaire qui a provoqué des tensions majeures entre le gouvernement conservateur de Stephen Harper au Canada et l’administration démocrate Obama ces dernières années.
Cette lettre de TransCanada, envoyée à l’administration Obama à moins de 48 heures de l’assermentation d’un nouveau gouvernement libéral au Canada, demande au gouvernement américain de reporter sa décision sur l’émission d’un permis de construire de l’oléoduc en attendant le règlement d’un litige concernant sa trajectoire dans l’État du Nebraska.
Les conséquences politiques d’un report
Si le projet est retiré, le premier ministre désigné canadien Justin Trudeau pourra commencer du bon pied sa relation avec le président Obama, qui s’est montré plus d’une fois réticent au projet porté par le premier ministre sortant Stephen Harper. Pendant la campagne électorale, M. Trudeau avait manifesté son intention d’améliorer les relations du Canada et des États-Unis.
Cette décision pourrait aussi avoir des conséquences sur l’élection présidentielle de 2016. Keystone XL pourrait devenir un enjeu électoral, puisque la décision reviendrait à la prochaine administration démocrate ou républicaine. Les principaux candidats démocrates s’opposent au projet, mais la plupart des républicains l’appuient.
« No comment » indique la Maison-Blanche
La Maison-Blanche n’a pas voulu commenter la nouvelle et elle a transmis toutes les demandes d’entrevues au département d’État. « Nous venons de recevoir la lettre de TransCanada adressée au secrétaire d’État John Kerry et nous l’étudions. Entretemps, notre examen en vertu du décret présidentiel se poursuit », a indiqué la porte-parole du département Elizabeth Trudeau à l’Associated Press.
Plus tôt, lundi, un porte-parole de la Maison-Blanche assurait que le président rendrait sa décision sur le projet avant son départ en 2017. « C’est possible que (ça arrive cette année), mais c’est aussi possible que ça arrive l’année prochaine », avait déclaré son porte-parole Josh Earnest.
Toute cette affaire pourrait aussi rebondir sur l’élection présidentielle de 2016 selon les analystes. Keystone XL pourrait ainsi devenir un enjeu électoral, puisque la décision reviendrait à la prochaine administration démocrate ou républicaine. Les principaux candidats démocrates s’opposent au projet, mais la plupart des républicains l’appuient.
RCI avec La Presse Canadienne
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